La rue Louis Rolland...



Retour en arrière dans le temps, à l'époque où Montrouge n'était encore qu'un hameau avec un château et son parc.
L'amorce de la rue Louis Rolland sur la route d'Orléans est d'un tracé ancien puisqu'à sa place, une avenue très ombragée bordée d'une double rangée d'arbres menait déjà le visiteur du XVIIè siècle de la route d'Orléans (avenue Aristide Briand) jusqu'à l'angle formé avec le chemin de Bagneux (Avenue Henri Ginoux), à la maison dite du Père Joseph (70 avenue Henri Ginoux - 48 rue Louis Rolland), vraisemblablement la plus vieille maison de Montrouge.


Elle, servait d'allée d'honneur aux bâtiments des fermes du Père Joseph.
De cette bâtisse, il reste, tous-terrains y compris, une bonne moitié encore debout.
A l'intérieur, subsiste une cheminée à miroirs et un parquet du XVIIIème siècle, ainsi que l'ancienne aile nord de la cour… avec ses hautes fenêtres de l'étage noble, et au second, deux jolis balcons de fer forgé Louis XV (par conséquent bien postérieurs au Père Joseph).


Reste également en arrière, sur la rue Louis Rolland, une aile basse XVIIIème à lucarnes Brochant sur le toit, aile qui tenait jadis, comme on le voit sur la carte des chasses (1763 - 1773), à un autre bâtiment en retour d'équerre en bordure du parc du château.


Les jardins, mitoyens de ceux du château, s'étendaient le long du chemin de Bagneux (à la place du marché), jusqu'à la rue du marché (rue d'Estienne d'Orves).
La voie qui menait à Bagneux quant à elle n'était qu'un chemin fréquenté par les hommes de Richelieu qui y possédait un château.
La tradition veut donc que le Père Joseph, l'Éminence Grise et confident du cardinal de Richelieu, possédait la propriété à l'angle Louis Rolland - rue de Bagneux, dont les jardins qui s'étendaient vers le sud restèrent comme une enclave dans le parc du château sans que les seigneurs puissent l'annexer.
La partie manquante de la maison de père Joseph est une partie sur laquelle son tracé est allé suivre celui d'une allée transversale des jardins du château seigneurial jusqu'au rond-point dit aujourd'hui "du monument aux morts".


Son prolongement symétrique forma, lors de son lotissement, ce qu'on appela la villa aux lions à cause des statues qui couronnaient les piles des grilles qui la fermaient et qui sera ouverte sous le nom de rue Sylvine Candas.


Jusqu'en 1850, la rue Louis Rolland qui n'est encore qu'une allée ne sert donc que de voie d'accès à Montrouge depuis la route d'Orléans et aucune habitation n'y est construite.


Entre 1850 et 1900, cette allée est progressivement lotie.
Elle est baptisée Villa d'Orléans à cause de la proximité de la nationale 20, route d'Orléans.


Elle est baptisée Villa d'Orléans à cause de la proximité de la nationale 20, route d'Orléans.
Sa partie Nord aligne de petites maisons en retrait, avec un jardin sur le devant et des annexes en bord de voie.
C'est le résultat d'une des premières opérations de lotissement de Montrouge, lancée sous Napoléon III, et destinée à loger les officiers des fortifications toutes proches.


A cette époque la villa d'Orléans était fermée de grilles à chacune de ses extrémités sur l'avenue comme sur la rue de Bagneux et était gardée. Il fallait un mot de passe pour y entrer. En arrière des parcelles, une impasse Leblanc amenait les habitants jusqu'à un puits situé à proximité de la route d'Orléans. Côté Sud, on construisit ensuite quelques belles villas et des immeubles avec à l'arrière des jardins potagers. Ainsi la rue Louis Rolland possède-t-elle encore certains des plus beaux pavillons de Montrouge (les n°8, n°44 et n° 48 - aile basse XVIIIème de la maison du Père Joseph - sont signalés dans la base Mérimée du patrimoine monumental français) bien qu'elle fût longtemps bordée, à l'angle de l'avenue Aristide Briand par les bâtiments sinistres de la tannerie A. Enault.


C'est le 8 janvier 1894 que l'ensemble composé de la "Villa d'Orléans" et de la "rue du rond point" prit le nom de Louis Rolland.
Entre 1900 et 1950, de nouveaux habitants s'installent, menuisiers, constructeurs de machines-textiles, teinturiers...


On trouve plusieurs ateliers de couturiers et de tailleurs, comme en témoigne le fronton du 4, rue Louis Rolland. Il en reste deux aujourd'hui...


La rue Amaury Duval commence à s'ouvrir peu à peu, conduisant de la Grande Rue (rue Gabriel Péri) au dispensaire inauguré en 1933. Elle terminera sa percée jusqu'à Louis Rolland dans les années 1960, rompant l'unité des façades de cette rue.


Face au débouché de la rue du Petit-Parc (aujourd'hui rue Victor Hugo), on trouvait le premier hôtel des postes de Montrouge, dont les horaires de fermeture étaient de 21h en semaine et 17h le dimanche.
Dans les années 1890, les 5 distributions journalières commencent, suite à des pétitions de facteurs, à se voir réduites, d'abord les dimanches et jours fériés, à une seule en 1911.
Les guichets sont ouverts tous les jours jusqu'en 1902.
Il sera transféré alors place du Général Leclerc (place du monument aux morts) avant de trouver son emplacement actuel, avenue Verdier.


Les grandes banques implantent des succursales à Montrouge (Banque de France, Société générale) et même le siege social de la Banque populaire de la banlieue sud de Paris.
La Caisse d'Epargne quant à elle aura pendant longtemps une succursale à l'angle de la Rue Louis Rolland, sur la place du Rond Point.


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